BE-BOP ET ROCK'N'ROLL: 1940-1960
 
C'est dans les années 1940 qu'apparaît la révolution du "be-bop", certainement la forme la plus aboutie et sophistiquée issue de la musique blues, avec Charly "Bird" Parker au saxophone, "Dizzy" Gillespie et Miles Davis à la trompette, Bud Powell et Thelonious Monk au piano, et Max Roach, Art Blakey, Buddy Rich ou encore Kenny Clarke à la batterie (considéré comme l'inventeur du style be-bop en batterie, qui consiste à improviser au pied droit à la grosse caisse comme s'il s'agissait de la main gauche, au lieu de marquer le temps). Kenny Clarke est aussi le premier à se servir de grandes cymbales turques (qu'on appellera plus tard "ride") pour marquer le chabada.
Ce dernier s'installera à Paris où il apportera une grande influence dans le développement du jazz français (avec la prolifération des "boîtes de jazz", notamment). Aujourd'hui encore, l'axe Paris-New York reste l'un des pôles majeurs de l'expression créatrice du jazz (avec des musiciens français comme Daniel Humair (batteur-peintre), Martial Solal, Jean-Luc Ponty, Michel Petrucciani, Michel Portal, Biréli Lagrène ou Richard Galliano).
C'est aussi dans les années 1940, que "Dizzy" Gillespie invente le "Cubop", en intégrant un percussionniste afro-cubain, Chano Pozo, dans son orchestre Be-bop, initiant ainsi ce qui deviendra la "salsa" (dont Ernesto "Tito" Puente deviendra "El Rei" ("le roi")).
Dans les années 1950, le "cool jazz", aux harmonies plus sophistiquées et au rythme plus épuré, initié par Miles Davis, Chet Baker, Dave Brubeck (avec le batteur Joe Morello, initiateur des mesures asymétriques à la batterie), Bill Evans ou Gill Evans, est en vogue. Le célèbre et mélancolique "Kind of Blue" (1959) de Miles Davis, est devenu une sorte de phare du jazz, son plus grand succès discographique populaire.
C'est aussi dans les années 1950 que se développe un courant radicalement différent, à l'opposé de la sophistication des boppers: le rock'n roll. Issu du rythm'n blues, version simplifiée, binaire et "martelée" du blues, et de la musique "folk" ou "country", musique populaire des blancs, le rock simplifie encore la base compositionnelle, pour aller vers des interprétations "lancinantes", plus "sauvages" et physiques, mettant plus facilement en transe un public de jeunes ayant soif de liberté, d'indépendance, et de renouveau, au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Des chanteurs comme Elvis Presley ("The King" mais "of rock" cette fois), Fats Domino, Bill Haley, sont les chefs de file de cette musique résolument destinée aux adolescents, qui inspirera la "pop-music" anglaise, plus édulcorée mais néanmoins créative, des "Rolling Stones" (et leur batteur Charlie Watts, de formation jazz, toujours "à la page") et des "Beatles" (et Ringo Starr, batteur au jeu simple mais efficace et recherché), dont le succès et l'impact populaires ne sont ignorés de personne aujourd'hui.
 



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